Loi mémorielle et génocide arménien: Pourquoi les écologistes ont voté contre

 Le groupe écologiste du Sénat a voté aujourd’hui contre la proposition de loi de Valérie Boyer (UMP) « visant à réprimer la contestation de l’existence des génocides reconnus par la loi », loi mémorielle qui ne dit pas son nom et vise à pénaliser la négation du génocide arménien.

Le groupe écologiste du Sénat réaffirme que le peuple arménien a subi un génocide et que c’est aux historiens de définir la manière dont celui-ci a été perpétré et planifié par les « Jeunes-Turcs » à partir d’avril 1915.

Pour autant, cette proposition de loi n’a pas lieu d’être, car ce n’est pas à la France de demander à la Turquie de reconnaître ce génocide. Ouvrir au politique la possibilité d’écrire l’histoire, c’est ouvrir une brèche dangereuse.

De surcroît, ce texte, contraire à l’article 34 de la Constitution, risque d’être annulé par le Conseil Constitutionnel et entraîner dans sa chute la loi de 2001 reconnaissant le génocide arménien, ajoutant de la souffrance à la souffrance.

« Ce que nous attendons de la France, a indiqué Jean-Vincent Placé, Président du Groupe écologiste et Sénateur de l’Essonne, ce n’est pas de diviser, de jeter du sel sur les blessures. Ce que nous attendons d’elle, c’est le travail de mémoire, la réconciliation, le rassemblement. »

Esther Benbassa, Sénatrice du Val-de-Marne et historienne, a ajouté que cette proposition de loi « ne contribuera ni à la reconnaissance turque du génocide, ni au rapprochement arméno-turc. »

Les écologistes appellent à un travail de mémoire sur ce crime, que ce soit par résolutions, commémorations, ou par une commission internationale d’historiens qui ait accès aux archives, et puisse entreprendre toute démarche qui permettra d’aboutir à la reconnaissance de ce génocide par la Turquie.

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